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Page:Murger - Les Nuits d’hiver, 1861.djvu/14

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LES NUITS D’HIVER.

Car cette route si belle Quand je fis mes premiers pas, Maintenant je la vois telle, Telle qu’elle existe, hélas !

Je la vois étroite et sombre, Et déjà j’entends les cris De mes compagnons dans l’ombre Qui marchent les pieds meurtris.

J’entends leur chant de misère, J’entends la plainte de mort De ceux qui restent derrière : Et pourtant j’avance encor.

Et debout sur le rivage, Les pieds mouillés par le flot, Ami, c’est d’après l’orage Que j’ai tracé mon tableau.