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Reste le directeur ! Oh ! lui, ne lui demander rien en fait d’art, ceci n’est plus de sa compétence ! Il vend sa marchandise et tâche de faire le mieux possible ses affaires, ce n’est pas sa faute si ses fournisseurs sont mauvais. — Et voilà justement le point de départ de cette dégradation générale du monde dramatique ; c’est cette habitude de se servir de l’art comme d’une sébile pour les recettes et de le forcer à faire de l’argent, au lieu de forcer f argent à faire de l’art. Le théâtre, avec un comptoir et une montre, est impossible ; le commerce et l’art sont incompatibles : et tant que l’intelligence ne dirige pas l’argent, le résultat est nul et pour l’argent et pour l’intelligence.

Commençons donc par le directeur, et tâchons de résumer en un seul portrait les traits principaux de ce grand commerçant de Paris.