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Page:Musée des Familles, vol.32.djvu/33

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musée des familles.


consoler de la mort d’un pareil imbécile ! Enfin, nous verrons !

Telle fut l’oraison funèbre des deux braves cœurs. Sur sa belle réflexion, maître Jacques alla se coucher, dans r espoir que la nuit lui porterait conseil Le lendemain, en effet, il avait décidé qu’il ne pouvait faire autrement que de reprendre la petite, mais celte résolution le mit de si méchante humeur, qu’il écrivit en moine temps à maître Fouinard de poursuivre

  • sans pitié un certain débiteur, le père Bernard, qui ne

lui avait pas donné un sou depuis dix-huit mois et parlait de lui d’une façon un peu trop franche. Deux heures après, Marthe, la vieille servante, parlait pour Alençon ; elle devait en ramener Madeleine.

IV. — LE PÈRE ET LA FILLE.

La diligence s’était arrêtée sur la grande place de l’Eglise.

L Le premier repas. Dessin de V. Foulquier.

André cl le curé Muller descendirent de la rotonde, se firent donner leurs bagages, qui étaient des plus minces, et s’éloignèrent, chacun de son côté, non sans s’être serré une dernière fois la main. La jeune fille en deuil, ou plutôt Madeleine, descendit à son tour du coupé avec Marthe, et tout d’abord regarda autour d’elle comme pour chercher quelqu’un qu’elle s’attendait à voir.

Mais on n’apercevait sur la place que trois ou quatre enfants curieux, pour qui le passage de la diligence était une fète quotidienne.

octobre 18G4.

Madeleine étouffa un léger soupir, et, guidée par Marthe, s’engagea dans une petite rue qui faisait face à l’église. Au bout de cinq minutes, les deux femmes s’arrêtèrent devant une maison d’apparence plus que modeste. Marthe frappa à la porte. Un jeune garçon de dix à douze ans vint ouvrir.

— Ah ! c’est vous, dame Marthe, dit-il.

— Mais oui, c’est moi, Pierrot, fit Marthe ; qui veux-tu que ce soit ?

— Et c’est la demoiselle ? reprit Pierrot en regardant Madeleine avec curiosité.

— 4 — TRENTE-DEUXIÈME VOLUME.