Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/111

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Voilà que ce grand homme est un enfant qui rêve.
Quel charme surprenant, quel étrange pouvoir
Ces plaisirs de l’esprit peuvent-ils donc avoir,
Pour qu’avec tant de force une âme si bien née
En soit de son chemin tout à coup détournée ?
Pourquoi songe pareil ne m’est-il pas venu ?
Existe-t-il un monde à César inconnu ?
Il s’endort.



Scène V


AUGUSTE, LES MUSES.
Les Muses, chantant.

Oui, César, il existe un monde si sublime,
Que nous et les dieux seuls pouvons en approcher.
Quand le pied d’un mortel en a touché la cime,
Dans nulle route humaine il ne peut plus marcher.

Auguste, endormi.

Eh ! qui donc êtes-vous ?

Les Muses, chantant.

Eh ! qui donc êtes-vous ? Les filles de Mémoire.

Clio, chantant.

Prends garde à toi ! J’écrirai ton histoire.
Je suis Clio : ta vie est dans ma main.
Montrant Calliope.
Voilà ma sœur, la muse de la gloire,