Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/270

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Valbrun.

Pardonnez-moi, monsieur, c’est vous-même, et vous savez sans doute ce que j’ai à vous dire.

Prévannes.

Pas encore, mais il ne tient qu’à vous…

Valbrun.

Je vous rapporte votre chapeau.

Prévannes, reprenant son chapeau.

Bien obligé, j’en étais inquiet.

Valbrun, lui montrant sa lettre.

Cette lettre est de votre main ?

Prévannes.

Oui, monsieur.

Valbrun.

Et vous comprenez ce qu’elle a d’outrageant pour moi.

Prévannes.

Je ne pense pas qu’il y soit question de vous.

Valbrun.

Et vous savez aussi, je suppose, de quel nom mérite d’être appelé celui qui a osé l’écrire ?

Prévannes.

De quel nom ?… Le nom est au bas.

Valbrun.

Oui, monsieur ; c’était celui d’un homme que j’ai aimé depuis mon enfance, en qui j’avais confiance entière, qui a été, en toute occasion, le confident de mes plus secrètes, de mes plus intimes pensées, et que je ne