Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peux plus appeler maintenant que du nom de traître et de faux ami.

Prévannes.

Passons, s’il vous plaît, sur les qualités.

Valbrun.

Non seulement il m’a trahi ; mais, pour le faire, il s’est servi de mon amitié même et de ma confiance.

Prévannes.

Passons, de grâce.

Valbrun.

Prétendez-vous me railler ?

Prévannes.

Non, monsieur, je vous jure.

Valbrun.

Que répondrez-vous donc qui puisse excuser votre conduite dans cette maison ?

Prévannes.

Je ne vois pas qu’elle soit mauvaise.

Valbrun.

Sans doute… Elle vous a réussi ! Et vous êtes apparemment au-dessus de ces petites considérations de bonne foi et de délicatesse que le reste des hommes…

Prévannes.

Mille pardons. Je vous ai déjà prié de passer là-dessus. Un moment de dépit peut avoir ses droits, mais il ne faut pas en abuser.