Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/165

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sorti mon maître, et je vous réponds qu’il n’est pas rentré. Depuis qu’il a l’amour en tête, on ne le voit pas quatre fois la semaine.

Hermia.

Pourquoi ces livres sont-ils couverts de poussière ? Pourquoi ces meubles sont-ils en désordre ? Pourquoi faut-il que je mette ici la main à tout, si je veux obtenir quelque chose ? Il vous appartient bien de lever les yeux sur ce qui ne vous regarde pas, lorsque votre ouvrage est à moitié fait, et que les soins dont on vous charge retombent sur les autres ! Allez, et retenez votre langue.

Entre Cœlio.

Eh bien ! mon cher enfant, quels seront vos plaisirs aujourd’hui ?

Les domestiques se retirent.
Cœlio.

Les vôtres, ma mère.

[Il s’assoit.]
Hermia.

Eh quoi ! les plaisirs communs, et non les peines communes ? C’est un partage injuste, Cœlio. Ayez des secrets pour moi, mon enfant, mais non pas de ceux qui vous rongent le cœur, et vous rendent insensible à tout ce qui vous entoure.

Cœlio.

Je n’ai pas de secrets, et plût à Dieu, si j’en avais, qu’ils fussent de nature à faire de moi une statue !