Aller au contenu

Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reçu de voix de la nature, ne l’avons jamais cultivée ; mais voyez comme ces acteurs de théâtre s’en tirent habilement.

Claudio.

Ces gens-là passent leur vie sur les planches.

Tibia.

Combien croyez-vous qu’on puisse donner par an ?

Claudio.

À qui ? à un juge de paix ?

Tibia.

Non, à un chanteur.

Claudio.

Je n’en sais rien. — On donne à un juge de paix le tiers de ce que vaut ma charge. Les conseillers de justice ont moitié.

Tibia.

Si j’étais juge [en cour royale], et que ma femme eût des amants, je les condamnerais moi-même.

Claudio.

À combien d’années de galère ?

Tibia.

À la peine de mort. Un arrêt de mort est une chose superbe à lire à haute voix.

Claudio.

Ce n’est pas le juge qui le lit, c’est le greffier.

Tibia.

Le greffier de votre tribunal a une jolie femme.