Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/214

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Cœlio, ôtant son masque et tirant son épée.

Ô mort ! puisque tu es là, viens donc à mon secours. Octave, traître Octave ! puisse mon sang retomber sur toi ! Dans quel but, dans quel intérêt tu m’as envoyé dans ce piège affreux, je ne puis le comprendre ; mais je le saurai, puisque j’y suis venu, et, fût-ce aux dépens de ma vie, j’apprendrai le mot de cette horrible énigme.

Il entre dans le jardin ; Tibia l’y suit et ferme la grille en dedans.
Octave, seul, sortant du cabaret.

Ah ! où vais-je aller à présent ? J’ai fait quelque chose pour le bonheur d’autrui, qu’inventerai-je pour mon plaisir ? Ma foi, voilà une belle nuit, et vraiment celle-ci doit m’être comptée. En vérité, cette femme était belle, etc… Où est donc la raison de tout cela ? La raison de tout, c’est la fortune ! Il n’y a qu’heur et malheur en ce monde. Cœlio n’était-il pas désolé ce matin ? et maintenant…

On entend un bruit sourd et un cliquetis d’épées dans le jardin.

Qu’ai-je entendu ? quel est ce bruit ?

Cœlio, d’une voix étouffée, dans le jardin.

À moi !

Octave.

Cœlio ! c’est la voix de Coelio !

Courant à la grille et la secouant.

Ouvrez, ou j’enfonce la grille !

Claudio, ouvrant la grille.

Que voulez-vous ? etc.

Octave entre dans le jardin.
Claudio.

Maintenant songeons à ma femme, et allons prévenir sa mère.

Il sort.