heure pensez-vous qu’arrive le prince notre maître ? Car la nouvelle dignité qu’il m’a…
Vers dix ou onze heures.
- Ils s’éloignent en causant. — Laurette entre ; madame Balbi se lève et va à sa rencontre. Toutes deux demeurent appuyées sur une balustrade dans le fond de la scène, et paraissent s’entretenir. En ce moment, Razetta, masqué, s’avance vers l’avant-scène.
Il me semble que j’aperçois Laurette. Oui, c’est elle qui vient d’entrer. Mais comment parviendrai-je à lui parler sans être remarqué ? — Depuis que j’ai mis le pied dans ces jardins, tous mes projets se sont évanouis pour faire place à ma colère. Un seul dessein m’est resté ; mais il faut qu’il s’exécute ou que je meure.
- Il s’approche d’une table et écrit quelques mots au crayon.
Ah ! voilà un des galants de votre bal qui écrit un billet doux ! Est-ce l’usage à Venise ?
C’est un usage auquel vous devez comprendre, monsieur, que les jeunes filles restent étrangères. Voudriez-vous faire une partie de cartes ?
Volontiers ; c’est un moyen de passer le temps fort agréablement.
Asseyons-nous donc, s’il vous plaît. Monsieur le secrétaire intime, j’ai l’honneur de vous saluer. Le prince,