Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/27

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m’avez-vous dit, doit arriver à dix ou onze heures. Ce sera donc dans un quart d’heure ou dans une heure un quart, car il est précisément neuf heures trois quarts. C’est à vous de jouer.

Le secrétaire.

Jouons-nous cinquante florins ?

Le Marquis.

Avec plaisir. C’est un récit bien intéressant pour nous, monsieur, que celui que vous avez bien voulu déjà me laisser deviner et entrevoir, de la manière dont Son Excellence était devenue éprise de la chère princesse ma nièce. J’ai l’honneur de vous demander du pique.

Le secrétaire.

C’est, comme je vous disais, en voyant son portrait ; cela ressemble un peu à un conte de fée.

Le Marquis.

Sans doute ! ah ! ah !… délicieux ! sur un portrait !… Je n’en ai plus, j’ai perdu… Vous disiez donc ?…

Le secrétaire.

Ce portrait, qui était, il est vrai, d’une ressemblance frappante, et par conséquent d’une beauté parfaite…

Le Marquis.

Vous êtes mille fois trop bon.

Le secrétaire.

Voulez-vous votre revanche ?

Le Marquis.

Avec plaisir. « D’une beauté parfaite… »