Aller au contenu

Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Perdican.

Je vous répète que je ne demande pas mieux que d’épouser Camille. Allez trouver le baron et dites-lui cela.

Maître Blazius.

Seigneur, je me retire : voilà votre cousine qui vient de ce côté.

Il sort. — Entre Camille.
Perdican.

Déjà levée, cousine ? J’en suis toujours pour ce que je t’ai dit hier ; tu es jolie comme un cœur.

Camille.

Parlons sérieusement,] Perdican ; votre père veut nous marier. Je ne sais ce que vous en pensez ; mais je crois bien faire en vous prévenant que mon parti est pris là-dessus.

Perdican.

Tant pis pour moi si je vous déplais.

Camille.

Pas plus qu’un autre, je ne veux pas me marier ; il n’y a rien là dont votre orgueil puisse souffrir.

Perdican.

L’orgueil n’est pas mon fait ; je n’en estime ni les joies ni les peines.

Camille.

Je suis venue ici pour recueillir le bien de ma mère ; je retourne demain au couvent.