Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/442

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plus glorieuses, mais celles-là ont aussi leur prix ; voici ma lance et mon épée.

Elle montre la quenouille et le fuseau.
Rosemberg, à part.

Le sermon n’est pas mal tourné, mais me voilà loin de mon pari. Tâchons encore d’y revenir.

Haut.

Il n’est pas possible, madame, d’être contredit quand on dit si bien. Mais vous permettrez, s’il vous plaît, armes pour armes, que je préfère les nôtres.

Barberine

Les combats vous plaisent, à ce que je vois ?

Rosemberg

Le demandez-vous à un gentilhomme ? Hors la guerre et l’amour, qu’a-t-il à faire au monde ?

Barberine

Vous avez commencé bien jeune. Expliquez-moi donc une chose. Je n’ai jamais bien compris qu’un homme couvert de fer puisse diriger aisément un cheval qui en est aussi tout caparaçonné. Ce bruit de ferraille doit être assourdissant, et vous devez être là comme dans une prison.

Rosemberg, à part.

Je crois qu’elle cherche à me dérouter.

Haut.

Un bon cavalier ne craint rien, s’il porte la couleur de sa dame.