Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/456

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à se faire tard ; si vous voulez souper, il est temps de vous mettre à filer.

Elle ferme le guichet.
Rosemberg

Hé ! bon ! c’est une plaisanterie. L’espiègle veut me piquer au jeu par ce joyeux tour de malice. On m’ouvrira dans un quart d’heure ; je suis bien sot de m’inquiéter. Oui, sans doute, ce n’est qu’un jeu ; mais il me semble qu’il est un peu fort, et tout cela pourrait me prêter un personnage ridicule. Hum ! m’enfermer dans une tourelle ! Traite-t-on aussi légèrement un homme de mon rang ? — Fou que je suis ! Cela prouve qu’elle m’aime ! elle n’en agirait pas si familièrement avec moi, si la plus douce récompense ne m’attendait. Voilà qui est clair ; on m’éprouve peut-être, on observe ma contenance. Pour les déconcerter un peu, il faut que je me mette à chanter gaîment.

Il chante.

Quand le coq de bruyère
Voit venir le chasseur,
Holà ! dans la clairière,
Holà ! landerira.

Oh ! le hardi compère !
Franc chasseur, l’arme au poing,
Holà ! remplis ton verre,
Holà ! landerira.

Kalérairi, ouvrant le guichet.

La maîtresse dit, puisque vous ne filez pas, que vous