Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/455

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de châtiment, le vol de l’honneur d’une femme, et comme il est juste que la pénitence soit proportionnée au crime, vous êtes emprisonné comme un voleur. Il ne vous sera fait aucun mal, et les gens de votre suite continueront à être bien traités. Si vous voulez boire et manger, vous n’avez d’autre moyen que de faire comme ces vieilles femmes que vous n’aimez pas, c’est-à-dire de filer. Vous avez là, comme vous savez, une quenouille et un fuseau, et vous pouvez avoir l’assurance que l’ordinaire de vos repas sera scrupuleusement augmenté ou diminué, selon la quantité de fil que vous filerez.

Elle ferme le guichet.
Rosemberg

Est-ce que je rêve ? Holà ! Barberine ! holà ! Jean ! holà ! Albert ! Qu’est-ce que cela signifie ? La porte est comme murée ; on l’a fermée avec des barres de fer ; — les fenêtres sont grillées et le guichet n’est pas plus grand que mon bonnet. Holà ! quelqu’un ! ouvrez, ouvrez, ouvrez ! c’est moi, Rosemberg, je suis enfermé ici. Ouvrez ! qui vient m’ouvrir ? Y a-t-il ici quelqu’un ?… Je prie qu’on m’ouvre, s’il vous plaît. Hé ! le gardien, êtes-vous là ? ouvrez-moi, monsieur, je vous prie. Je veux faire signe par la croisée. Hé ! compagnon, venez m’ouvrir ; — il ne m’entend pas : — ouvrir, ouvrir, je suis enfermé. Cette chambre est au premier étage. — Mais qu’est-ce donc ? on ne m’ouvrira pas !

Barberine, ouvrant le guichet.

Seigneur, ces cris ne servent de rien. Il commence