Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/232

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Jacqueline.

Mais, maître André, si vous êtes malade, il fallait m’avertir tantôt. N’est-ce pas à moi, mon cher cœur, de vous soigner et de vous veiller ?

Maître André.

Je me porte bien, vous dis-je ; êtes-vous d’humeur à m’écouter ?

Jacqueline.

Eh ! mon Dieu ! vous me faites peur ; est-ce qu’on nous aurait volés ?

Maître André.

Non, on ne nous a pas volés. Mettez-vous là, sur votre séant, et écoutez de vos deux oreilles. Landry, mon clerc, vient de m’éveiller, pour me remettre certain travail qu’il s’était chargé de finir cette nuit. Comme il était dans mon étude…

Jacqueline.

Ah ! sainte Vierge ! j’en suis sûre, vous aurez eu quelque querelle à ce café où vous allez.

Maître André.

Non, non, je n’ai point eu de querelle, et il ne m’est rien arrivé. Ne voulez-vous pas m’écouter ? Je vous dis que Landry, mon clerc, a vu un homme cette nuit se glisser par votre fenêtre.

[Jacqueline.

Je devine à votre visage que vous avez perdu au jeu.]