Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/400

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Cécile.

Avec votre oncle peut-être ; n’est-ce pas ?

Valentin.

Oui. Je t’aimais, et je voulais te connaître, et que personne ne fût entre nous.

Cécile.

Vous avez raison. À votre place j’aurais voulu faire comme vous.

Valentin.

Pourquoi es-tu si curieuse, et à quoi bon toutes ces questions ? Ne m’aimes-tu pas, ma belle Cécile ? Réponds-moi oui, et que tout soit oublié.

Cécile.

Oui, cher, oui, Cécile vous aime, et elle voudrait être plus digne d’être aimée ; mais c’est assez qu’elle le soit pour vous. Mettez vos deux mains dans les miennes. — Pourquoi donc m’avez-vous refusée tantôt quand je vous ai prié à dîner ?

Valentin.

Je voulais partir : j’avais affaire ce soir.

Cécile.

Pas grande affaire, ni bien loin, il me semble ; car vous êtes descendu au bout de l’avenue.

Valentin.

Tu m’as vu ? comment le sais-tu ?

Cécile.

Oh ! je guettais. Pourquoi m’avez-vous dit que vous