Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/401

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ne dansiez pas la mazourke ? je vous l’ai vu danser l’autre hiver.

Valentin.

Où donc ? je ne m’en souviens pas.

Cécile.

Chez madame de Gesvres, au bal déguisé. Comment ne vous en souvenez-vous pas ? Vous me disiez dans votre lettre d’hier que vous m’aviez vue cet hiver ; c’était là.

Valentin.

Tu as raison ; je m’en souviens. Regarde comme cette nuit est pure ! [Comme ce vent soulève sur tes épaules cette gaze avare qui les entoure ! Prête l’oreille : c’est la voix de la nuit, c’est le chant de l’oiseau qui invite au bonheur. Derrière cette roche élevée, nul regard ne peut nous découvrir.] Tout dort, excepté ce qui s’aime. Laisse ma main écarter ce voile, et mes deux bras le remplacer.

Cécile.

Oui, mon ami. Puissé-je vous sembler belle ! Mais ne m’ôtez pas votre main ; je sens que mon cœur est dans la mienne, et qu’il va au vôtre par là. — Pourquoi donc vouliez-vous partir et faire semblant d’aller à Paris ?

Valentin.

Il le fallait ; c’était pour mon oncle. Osais-je, d’ailleurs, prévoir que tu viendrais à ce rendez-vous ? Oh !