Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/417

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

VAN BUCK, VALENTIN, un Valet de ferme.
Le Valet, accourant.

Monsieur, voici votre réponse.

Valentin.

Tu as été preste, l’ami.

Le Valet.

Monsieur, j’ai trouvé justement la femme de chambre à la grille du château ; elle est partie avec mon billet, et presque à l’instant même elle m’a rapporté celui-ci.

Valentin.

Tiens, voilà un louis pour ta peine.

Le valet sort.
Van Buck.

Il y a, pardieu ! bien de quoi faire le généreux, pour un billet où l’on t’envoie promener.

Valentin.

Ce billet-là ?

Van Buck.

C’est indubitable. Mademoiselle de Mantes te donne ton congé pour la seconde fois. Ouvre un peu ce papier ; je sais d’avance ce qu’il renferme.

Valentin.

Et moi aussi, je crois le savoir.

Van Buck.

Écervelé ! tu te plains d’un outrage, et tu t’en attires un second.

Valentin.

Un outrage là dedans ! Que vous êtes jeune, mon bon oncle ! Regardez donc comme ce petit billet est gentil, et quoiqu’on l’ait écrit si vite, comme il a encore trouvé le moyen d’être coquet ! — Regardez surtout comme il est