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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/116

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On est sûr, celui-là, qu’il mange et qu’il dort bien.
Ceux qui vivent chez lui n’ont pas la clavelée.

Lisette.

Mais, toi, par quel hasard as-tu pris ta volée ?

Berthaud.

Voyez-vous, quand j’ai vu que vous étiez ici,
Et que votre départ vous avait réussi,
Je me suis dit : Paris, ça n’est pas dans la lune.
J’avais comme un instinct de faire ma fortune,
Et puis je m’ennuyais avec mes animaux ;
Et puis je vous aimais, pour tout dire en trois mots.

Lisette.

Toi, Lucas ?

Berthaud.

Toi, Lucas ? Moi, Lucas. En êtes-vous fâchée ?
Un chien regarde bien…

Lisette.

Un chien regarde bien…Non, non, j’en suis touchée.
Tu te nommes Berthaud ? d’où te vient ce nom-là ?

Berthaud.

C’est mon nom de famille ; à Paris, il faut ça.
Quand on va dans le monde…

Lisette.

Quand on va dans le monde…Et tu vis bien, j’espère ?

Berthaud.

Vingt-six livres par mois, et presque rien à faire.
Quand on a de l’esprit, l’emploi ne manque pas.