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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/252

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pliment cette fois ! Est-ce que vous êtes venu ici pour me dire des injures, monsieur le marquis ?

Le marquis.

Non pas, non pas, ma belle, Dieu m’en garde ! Oh ! comme je vous retrouve bien là ! Voilà déjà vos beaux yeux qui s’enflamment. Calmez-vous ; je sais que vous êtes sage, très sage, je vous estime autant que je vous aime, c’est assez dire que je vous connais. Mais vous avez une certaine tête…

Bettine.

Comment, une tête ?

Le marquis.

Eh ! oui, une tête…

Il la regarde.

Une tête charmante, pleine de grâce et de finesse, d’esprit et d’imagination, qui comprend tout, à qui rien n’échappe, et qui porterait une couronne au besoin, témoin le dernier acte de Cendrillon.

Bettine.

Oui, vous aimiez à me voir dans ma gloire.

Le marquis.

C’est vrai ; avec votre blouse grise, vous aviez beau chanter comme un ange, quand je vous voyais courbée dans les cendres, j’avais toujours envie de sauter sur la scène, de rosser monsieur votre père, et de vous enlever dans mon carrosse.

Bettine.

Miséricorde, marquis ! quelle vivacité !