Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/350

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le seul que je ferai sur la terre. Il était trop beau pour être possible. Durant six ans, ce rêve fut ma vie, il fut aussi tout mon courage. Maintenant le malheur se montre à moi. C’était à lui que j’appartenais, il devait être mon maître ici-bas. — Je le salue, et je vais le suivre. Ne songez plus à moi, monsieur ; vous êtes délié de votre promesse. »

Un silence.

Si vous le voulez bien, mon père, je vous demanderai une grâce.

Maître Bernard.

Tout ce qui te plaira, mon enfant. Que veux-tu ?

Carmosine.

Que vous me permettiez de rester seule un instant avec Minuccio, s’il y consent lui-même ; j’ai quelques mots à lui dire, et je vous le renverrai au jardin.

Maître Bernard.

De tout mon cœur.

À part.

Est-ce que, par hasard, elle se confierait à lui plutôt qu’à moi-même ? Dieu le veuille ! [car ce garçon-là ne manquerait pas de m’instruire à son tour.] Allons, dame Pâque, venez ça.

Carmosine.

Ser Vespasiano, j’ai lu devant vous la lettre que vous venez d’entendre, afin que vous sachiez que je ne fais pas mystère du dessein où je suis de ne me point marier,