Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/363

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Minuccio.

Oui, mais autour de ce lieu fertile, je dis qu’il n’y a…

Ser Vespasiano.

Tu es un badin. Je souhaitais d’avoir ces terres, non pour le bien qu’elles rapportent, mais seulement pour m’arrondir ; cela m’encadrait singulièrement. [Le roi, à qui elles appartiennent, se refusait à me les céder, se réservant, à ce qu’il prétendait, de m’en faire don le jour de mes noces. L’intention était galante.] Hier, sur un avis que je reçus de cette bonne dame Pâque…

Perillo.

Se pourrait-il ?…

Ser Vespasiano.

Vous la connaissez ? Ce sont de petites gens, mais de bonnes gens, chez qui je vais le soir me débrider l’esprit, et me débotter l’imagination. La fille a de beaux yeux, c’est vous en dire assez ; car si ce n’était cela…

Minuccio.

Et la dot ?

Ser Vespasiano.

Eh bien ! oui, si tu veux, la dot. Ces gens de peu, cela amasse, mais ce n’est point ce dont je me soucie. Il suffit que l’enfant me plaise ; j’en avais touché un mot à la mère, et la bonne femme s’était prosternée. Hier donc, on m’invite à souper, et je m’attendais à une affaire conclue. Devines-tu, maintenant, beau trouvère ?