Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/401

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Carmosine.

Songez que je suis ce qu’il aime le mieux, presque sa seule joie sur la terre. S’il venait à me perdre, je ne sais vraiment pas comment il supporterait ce malheur. [Votre père fut son dernier ami, et quand vous êtes resté orphelin, vous vous souvenez, Perillo, que cette maison est devenue la vôtre. En nous voyant grandir ensemble, on disait dans le voisinage que maître Bernard avait deux enfants. S’il devait aujourd’hui n’en avoir plus qu’un seul…

Perillo.

Mais vous nous disiez d’espérer.

Carmosine.

Oui, mon ami, mais il faut me promettre de prendre soin de lui, de ne pas l’abandonner… Je sais que vous avez fait une demande, et que vous pensez à quitter Palerme… Mais, écoutez-moi, vous pouvez encore… Il m’a semblé entendre du bruit.

Perillo.

Ce n’est rien ; je ne vois personne.

Carmosine.

Vous pouvez encore revenir sur votre détermination,… j’en suis convaincue, je le sais. Je ne vous parle pas de cette démarche, ni du motif qui l’a dictée ; mais] s’il est vrai que vous m’avez aimée, vous prendrez ma place après moi.

Perillo.

Rien après vous !