Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/404

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Perillo.

Soyez sans crainte ; mais, de votre côté, promettez-moi du moins…

Carmosine.

Il suffit. Songe, mon ami, qu’il y a des maux sans remède.] Tu vas maintenant aller dans ma chambre ; voici une clef, tu ouvriras un coffre qui est derrière le chevet de mon lit, tu y trouveras une robe de fête ;… je ne la porterai plus, celle-là, je l’ai portée aux fêtes de la reine, lorsque pour la première fois… Il y a dessous un papier écrit, que tu prendras et que tu garderas ; je te le confie,… à toi seul, n’est-ce pas ?

Perillo.

Votre testament, Carmosine ?

Carmosine.

Oh ! cela ne mérite pas d’être appelé ainsi. De quoi puis-je disposer au monde ? C’est bien peu de chose que ces adieux qu’on laisse malgré soi à la vie, et qu’on nomme dernières volontés ! Tu y trouveras ta part, Perillo.

Perillo.

Ma part ! Dieu juste, quelle horreur !… Et vous pensez qu’il est possible…

Carmosine.

Épargne-moi, épargne-moi. Nous en reparlerons tout à l’heure, [dans ma chambre, car je vais rentrer ;] il se fait tard, [voici l’heure des vêpres4.]