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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Nouvelles et Contes I.djvu/338

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donnait sur le jardin. Ce n’était pas, comme on le pense bien, un jardin anglais, mais un antique jardin à la mode française, qui en vaut bien une autre. De belles allées sablées bordées de buis, de grands parterres brillant de couleurs bien assorties, de jolies statues d’espace en espace, et, dans le fond, un labyrinthe en charmille. Margot regardait le labyrinthe, dont la sombre entrée la faisait rêver. La cligne-musette lui revenait en mémoire, et elle pensait que dans les détours de la charmille il devait y avoir de bonnes cachettes.

Un beau jeune homme en costume de hussard sortit en ce moment du labyrinthe, et se dirigea vers la maison. Après avoir traversé le parterre, il passa si près de la fenêtre de la salle de bain, que son coude ébranla la persienne. Margot ne put retenir un léger cri que la frayeur lui arracha ; le jeune homme s’arrêta, ouvrit la persienne, et avança la tête ; il aperçut Margot dans son bain, et, quoique hussard, il rougit. Margot rougit aussi, et le jeune homme s’éloigna.