Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Nouvelles et Contes II.djvu/226

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— Prenez garde, vous m’égratignez !

La carte de visite de la Bretonnière était encore dans la main de Tristan, et le coin du carton corné avait, en effet, touché l’épaule de madame Rosenval. Au même instant on frappa doucement à la porte ; la tapisserie se souleva, et la Bretonnière lui-même entra dans la chambre.

— Pardieu ! monsieur, s’écria Tristan, ne pouvant contenir un mouvement de dépit, vous arrivez comme mars en carême.

— Comme mars en toute saison, dit la Bretonnière, enchanté de son calembour.

— On pourrait voir cela, reprit Tristan.

— Quand il vous plaira, dit la Bretonnière.

— Demain vous aurez de mes nouvelles.

Tristan se leva, prit Javotte à part : — Je compte sur vous, n’est-ce pas ? lui dit-il à voix basse ; dans une heure, j’enverrai ici.

Puis il sortit, sans plus de façon, en répétant encore : À demain !

— Que veut dire cela ? demanda Javotte.

— Ma foi, je n’en sais rien, dit la Bretonnière.