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du siècle. L’auteur, tout à son chagrin, voulait terminer ce roman au point où Brigitte fait à Octave l’aveu de son amour. « Mon héros, disait-il, sera plus favorisé du hasard que moi, puisque je l’ai conduit jusqu’au moment où il se console. N’allons pas plus loin ; le lendemain serait trop pénible. » — Mais on lui fit remarquer qu’un dénoûment heureux diminuerait l’importance de ce livre ; il consentit à achever le second volume, et, sa résolution une fois prise, il travailla sans relâche[1].

Malgré son titre, il ne faut pas chercher dans la Confession un document biographique. Quoique les sentiments exprimés soient, en partie, personnels, on n’y trouverait point la vérité dans les faits, même en bouleversant leur ordre chronologique. L’auteur n’a pas eu l’intention d’écrire l’histoire de sa jeunesse ; il n’a pas seulement puisé dans ses propres souvenirs ; mais il a observé tout ce qu’il voyait vivre et s’agiter autour de lui, et il a recueilli tout ce qui pouvait être présenté comme des signes diagnostiques de la maladie morale qu’il entreprenait de décrire, tout ce qui pouvait venir à l’appui d’une thèse philosophique qui donne à son ouvrage une plus haute portée que celle d’un simple roman de mœurs. Parmi les détails vrais, beaucoup ont été développés ou modifiés pour être transformés en

  1. La première édition de la Confession d’un enfant du siècle, — Paris, 1836, — était en deux volumes in-8o.