Page:Musset - Biographie d’Alfred de Musset, sa vie et ses œuvres.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la princesse Marie. À côté de la vieille cour se formait, dans le salon de l’héritier du trône, une autre cour plus jeune, plus animée et dans laquelle se trouvait la belle et gracieuse figure d’une nouvelle Marguerite de Valois. Alfred voulut se préparer à l’avènement plus ou moins proche de cette époque glorieuse, qui devait, selon lui, donner un nom au XIXe siècle. Il se préoccupa plus qu’il ne l’avait fait jusqu’alors de la perfection de ses ouvrages et du soin de sa réputation. Pendant les deux années 1837 et 1838, il travailla sans fièvre, sans surexcitation, toujours sous l’inspiration de son cœur, car elle ne pouvait lui venir d’autre part, mais d’un cœur plus libre et plus joyeux. Il prenait les ennuis de ce monde avec plus de patience ; il restait volontiers enfermé au milieu de ses livres, comme il s’est plu à le dire dans ce couplet de la Nuit d’octobre :


Jours de travail ! seuls jours où j’ai vécu !
 Ô trois fois chère solitude !


Et, comme cette heureuse disposition le poussait aux entreprises qui demandaient de l’assiduité, il résolut d’écrire une série de Nouvelles, autant pour le public et pour ses amis que pour la future cour de François Ier et de la reine de Navarre. Quand il eut repris de l’estime pour l’art de bien conter, en relisant les charmants récits de Boccace, il sentit le désir de déployer des qualités de narrateur qu’on ne