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rence. Pendant les tristes journées de juin, où le sang ruissela sur le pavé des rues, Alfred de Musset paya de sa personne et passa plusieurs nuits au bivouac. Au milieu même des épisodes de nos guerres civiles, il poursuivait le cours de ses succès dramatiques. Comme une suite au Caprice, le Théâtre-Français voulut représenter le proverbe Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, et la comédie en trois actes Il ne faut jurer de rien, dont MM. Provost, Brindeau, Got et mesdames Mante et Luther firent un véritable bijou. Cette dernière pièce fut jouée pour la première fois le 22 juin 1848, à l’heure même où une insurrection formidable élevait de tous côtés des barricades. Le Théâtre-Historique donna quelques représentations du Chandelier, qui revint plus tard à la Comédie française. Rachel demandait à l’auteur un rôle ; mademoiselle Augustine Brohan déployait ses coquetteries et son esprit dans le même but. À la suite d’une correspondance fort gaie avec le poète, la reine des soubrettes obtint une demi-promesse. Alfred écrivait Louison ; mais une brouille survint, dont je ne sais plus le motif ; le rôle de Louison fut donné à mademoiselle Anaïs, et il ne perdit pas au change.

Le 3 mai 1849, il y eut dans les salons de Pleyel une matinée musicale et dramatique au profit des pauvres et à laquelle prêtèrent leur concours mademoiselle Rachel, madame Viardot, madame Allan,