Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/36

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ses doigts creusaient ma chair, ses dents mordaient.

Ce double contact de deux corps suant le plaisir, tout brûlant de luxure, me ravivait encore, redoublait mes désirs.

Le feu me touchait partout. Je demeurai ferme, victorieux, au pouvoir de Fanny ; puis, sans rien perdre de ma position, dans ce désordre étrange de trois corps se mêlant, se croisant, s’enchevêtrant l’un dans l’autre, je parvins à saisir fortement les cuisses de la comtesse, à les tenir écartées au-dessus de ma tête.

Gamiani ! à moi ! portez-vous en avant, ferme sur vos bras.

Gamiani me comprit, et je pus à loisir poser ma langue active, dévorante, sur sa partie en feu.

Fanny, insensée, éperdue, caressait amoureusement la gorge palpitante qui se mouvait au-dessus d’elle.

En un instant, la comtesse fut vaincue, achevée.