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Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/35

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comme fou. Je m’élançai sur la belle Fanny, nu, tout en feu, pourpre, terrible.

Elle eut à peine le temps de comprendre cette nouvelle attaque que, déjà triomphant, je sentais son corps souple et frêle trembler, s’agiter sous le mien, répondre à chacun de mes coups. Nos langues se croisaient brûlantes, acérées, nos âmes se fondaient dans une seule.

Fanny

Ah ! mon Dieu ! on me tue…

À ces mots, la belle se raidit, soupire et puis retombe en m’inondant de ses faveurs.

Ah ! Fanny, m’écriai-je, attends… À toi ! ah !…

À mon tour je crus rendre toute ma vie.

Quel excès !… Anéanti, perdu dans les bras de Fanny, je n’avais rien senti des attaques terribles de la comtesse.

Rappelée à elle par nos cris, nos soupirs, transportée de fureur et d’envie, elle s’était jetée sur moi pour m’arracher à son amie.

Ses bras m’étreignaient en me secouant,