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Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/63

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d’un simple peignoir blanc, étaient assises près de mon lit. Je crus que mon vertige durait encore ; mais on m’apprit bientôt que mon médecin, comprenant ma maladie, avait jugé à propos de m’appliquer le seul remède qui me fût convenable.

Je pris d’abord une main blanche et potelée que je couvris de baisers. Une lèvre fraîche et rose vint se poser sur ma bouche. Ce contact délicieux m’électrisa ; j’avais toute l’ardeur d’un fou égaré.

Oh ! belles amies ! m’écriai-je, je veux être heureux, heureux à l’excès ; je veux mourir dans vos bras. Prêtez-vous à mes transports, à ma folie !

Aussitôt je jette loin de moi ce qui me couvre encore, je m’étends sur mon lit. Un coussin placé sous mes reins me tient dans la position la plus avantageuse. Mon priape se dresse superbe, radieux !

– Toi, brune piquante, à la gorge si ferme et si blanche, sieds-toi au pied du lit, les jambes étendues près des miennes. Bien !