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Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/87

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s’exhaler, un autre lui répondre. Après, ce fut un cri étouffé et les deux femmes restèrent immobiles.

Fanny

J’ai été bien heureuse, bien heureuse.

Gamiani

Moi aussi, ma Fanny, et d’un bonheur qui m’était inconnu. C’était l’âme et les sens réunis sur tes lèvres… Viens sur ton lit, viens goûter une nuit d’ivresse !

À ces mots, elles s’entraînent mutuellement vers l’alcôve. Fanny s’élance sur le lit, se couche voluptueusement. Gamiani, à genoux sur un tapis, l’attire sur son sein, l’entoure de ses bras.

Silencieuse, elle la contemple avec langueur… Bientôt les agaceries recommencent. Les baisers se répondent, les mains volent, habiles au toucher. Les yeux de Fanny expriment le désir et l’attente ; ceux de Gamiani, le désordre des sens. Colorées, animées par le