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Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/91

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L’irritation se portait dans tous mes membres. Ce frottement de poils contre une peau si tendre me causait une démangeaison dévorante. Je me roulais dans le feu, dans la joie des sens. Ô folie, ô bonheur, jouir !… Oh ! je comprends ce mot.

Une chose m’étonne, Gamiani. Comment si jeune encore, as-tu cette expérience des sens ? je n’aurais jamais supposé toutes nos extravagances. D’où te vient ta science ? D’où vient ta passion qui me confond, qui parfois m’épouvante ? La nature ne nous fait pas de la sorte.

Gamiani

Tu veux donc me connaître : Eh bien enlace-moi dans tes bras, croisons nos jambes, pressons-nous. Je vais te raconter ma vie de couvent. C’est une histoire qui pourra nous monter la tête, nous donner de nouveaux désirs.

Fanny

Je t’écoute, Gamiani.