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Page:Musset - Gamiani ou Deux nuits d'excès.djvu/90

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bruyante. Hai ! hai, s’écriait Fanny, je n’en puis plus, cela me tue ! Va seule. Va !… encore, répondait Gamiani. Je touche au bonheur. Pousse ! Tiens donc ! tiens… Je m’écorche, je crois. Ah ! je sens, je coule… Ah ! ah ! ah ! La tête de Fanny retombait sans force. Gamiani roulait la sienne, mordait les draps, mâchait ses cheveux flottants sur elle. Je suivais leurs élans, leurs soupirs ; j’arrivai comme elles au comble de la volupté.

Fanny

Quelle fatigue ! Je suis rompue, mais quel plaisir j’ai goûté !…

GAMIANI

Plus l’effort dure, plus il est pénible, plus aussi la jouissance est vive et prolongée.

Fanny

Je l’ai éprouvé. J’ai été plus de cinq minutes plongée dans une sorte de vertige enivrant.