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GAMIANI

sur moi, c’est par amour. Je t’aime tant, toi, ma vie, toi, mon âme ! Tu ne peux donc pas me comprendre.

Va ! je ne suis pas méchante, ma petite, ma chérie !… Non, je suis bonne, bien bonne, puisque j’aime ! Vois dans mes yeux, sens comme mon cœur bat. C’est pour toi, pour toi seule ! Je ne veux que ta joie, ton ivresse en mes bras. Reviens à toi, reviens sous mes baisers ! Oh ! folie ! je l’idolâtre, cette enfant !…

FANNY.

Vous me tuerez ! Mon Dieu ! laissez-moi, laissez-moi donc enfin ; vous êtes horrible !

GAMIANI.

Horrible ! horrible ! qu’ai-je en moi qui puisse inspirer tant d’horreur ? Ne suis-je