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GAMIANI

FANNY.

Assez ! Gamiani, assez !

GAMIANI.

Non ! non ! écoute encore, écoute, Fanny. Être nues, se sentir jeunes et belles, suaves, embaumées, brûler d’amour, et trembler de plaisir ; se toucher, se mêler, s’exhaler corps et âme en un soupir, un seul cri, un cri d’amour ! Fanny ! Fanny ! c’est le ciel !

FANNY.

Quels discours ! quels regards !… et je vous écoute, je vous regarde… Oh ! grâce pour moi. Je suis si faible. Vous me fascinez… Quelle puissance as-tu donc ?… Tu te mêles à ma chair, tu te mêles à mes os, tu es un poison !… Oh ! oui, tu es horrible et… je t’aime !…