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DEUXIÈME PARTIE

GAMIANI.

Je t’aime ! je t’aime ! Dis encore, dis encore, mais c’est un mot qui brûle !

Gamiani était pâle, immobile, les yeux ouverts, les mains jointes, à genoux devant Fanny. On eût dit que le ciel l’avait soudainement frappée pour la changer en marbre. Elle était sublime d’anéantissement et d’extase.

FANNY.

Oui ! oui ! je t’aime de toutes les forces de mon corps ! Je te veux, je te désire ! Oh ! j’en perdrai la tête !

GAMIANI.

Que dis-tu, bien-aimée ? que dis-tu ?… Je suis heureuse !… Tes cheveux sont beaux ; qu’ils sont doux ! Ils glissent dans