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GAMIANI

mes doigts, fins, dorés comme la soie. Ton front est bien pur, plus blanc qu’un lys. Tes yeux sont beaux, ta bouche est belle. Tu es blanche, satinée, parfumée, céleste de la tête aux pieds ! Tu es un ange, tu es la volupté ! Oh ! ces roses ! ces lacets ! Sois donc nue !… vite à moi !… je suis nue déjà, moi !… Tiens ! eh bien ! Éblouissante !… Reste debout, que je t’admire. Si je pouvais te peindre, te rendre d’un seul trait !… Attends, que je baise tes pieds, tes genoux ; ton sein, ta bouche ! Embrasse-moi ! serre-moi ! Plus fort ! plus fort ! quelle joie ! quelle joie ! Elle m’aime !…

Les deux corps n’en faisaient qu’un. Seulement, les têtes se tenaient séparées et se regardaient avec une expression ravissante. Les yeux étaient de feu, les joues d’un