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PREMIÈRE PARTIE

GAMIANI.

Non ! ma Fanny, mon enfant, ma vie ! ma joie ! Tu es trop belle ! Vois-tu ! je t’aime ! je t’aime d’amour ! je suis folle !…

Vainement l’enfant se débattait. Les baisers étouffaient ses cris. Pressée, enlacée, sa résistance était inutile. La comtesse, dans son étreinte fougueuse, l’emportait sur son lit, l’y jetait comme une proie à dévorer.

FANNY.

Qu’avez-vous ? Oh ! Dieu ! madame, c’est affreux !… Je crie, laissez-moi !… Vous me faites peur !…

Et des baisers plus vifs, plus pressés, répondaient à ses cris. Les bras enlaçaient plus fort ; les deux corps n’en faisaient qu’un…