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GAMIANI

que les objets tournaient et moi avec eux. Si une jeune femme s’offrait par hasard à ma vue, elle me paraissait vivement enluminée et resplendissante d’un feu pareil à des étincelles électriques.

L’humeur, échauffée de plus en plus et trop abondante, se portait dans ma tête, et les parties de feu dont elle était remplie, frappant vivement contre la vitre de mes yeux, y causaient une sorte de mirage éblouissant.

Cet état durait depuis plusieurs mois, lorsqu’un matin je sentis tout à coup dans tous mes membres une contraction et une tension violentes, suivies d’un mouvement affreux et convulsif pareil à ceux qui accompagnent ordinairement les transports épileptiques… Mes éblouissements lumineux