Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tandis que la servante faisait ma commission, j’étais resté dans une petite cour assez sombre ; comme il pleuvait, j’avançai jusqu’à un péristyle au bas de l’escalier, qui n’était pas éclairé. Madame Pierson arriva bientôt, précédant la servante ; elle descendit vite, et ne me vit pas dans l’obscurité ; je fis un pas vers elle et lui touchai le bras. Elle se rejeta en arrière avec terreur, et s’écria : « Que me voulez-vous ? »

Le son de sa voix était si tremblant, et, lorsque la servante parut avec sa lumière, je la vis si pâle que je ne sus que penser. Était-il possible que ma présence inattendue l’eût troublée à ce point ? Cette réflexion me traversa l’esprit ; mais je me dis que ce n’était sans doute qu’un mouvement de frayeur naturel à une femme qui se sent tout à coup saisie.

Cependant, d’une voix plus calme, elle répéta sa question. « Il faut, lui dis-je, que vous