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plombs de six livres pour chaque homme, puis des couteaux pour ouvrir la morue et l’habiller, c’est-à-dire la fendre jusqu’à la queue.

Arrivé sur le banc, on carguait les voiles et on laissait les bateaux aller à la dérive. Des hommes jetaient les lignes pendant que les autres dressaient des échaffauds au long du bord, avec des barils d’une contenance d’un demi-muid qui venaient à la hauteur de la ceinture, Dans chaque baril se mettait un marin avec un tablier qui allait depuis la gorge jusqu’aux genoux, le bas du tablier en dehors pour que l’eau ne rentre pas dans le baril.

Une pratique analogue a encore lieu en Islande, mais non sur le banc de Terre-Neuve.

Chaque pêcheur était muni de deux lignes. On ne pêchait qu’une morue à la fois, et pour que chacun pût connaître le nombre des poissons pris, les pêcheurs avaient un fer pointu où ils enfilaient la langue des morues ; un bon pêcheur prenait de 350 à 400 morues par jour, mais pas régulièrement.

On se servait, pour appât, de la boîte, appelée aujourd’hui Boette, c’est-à-dire d’un morceau de hareng qui brille et attire le poisson, ainsi que de tripailles de morues grosses comme les deux poings, ou encore de coquillages que l’on prenait dans l’estomac des morues.

Parfois, la pêche se faisait en un mois ; mais