d’autres fois, il fallait jusqu’à cinq mois pour charger le navire.
Les bateaux ne jetaient jamais l’ancre, mais se contentaient de mettre un tapecul à l’arrière, et, la nuit, leur grande voile, tous du même côté, pour que la dérive fût la même pour tous.
Aux approches du carême, les Terre-neuviers retournaient parfois sans avoir fait une pêche complète, de façon à apporter à Paris de la morue nouvelle qui se vendait plus cher, mais alors ils retournaient à l’occasion à Terre-Neuve faire un second voyage.
Le profit de cette pêche n’était pas, pour ceux qui la pratiquaient, en proportion de leur peine, à cause des brumes et des froids. On considérait comme un gain normal, le fait pour chaque pêcheur d’avoir pour sa campagne de 35 à 40 écus.
Pour opérer le salage de la morue, une fois qu’elle était jetée sur le pont, les garçons l’habillaient et la passaient au saleur qui l’arrangeait dans la cale, tête à queue, dans des piles d’une brasse ou doux. Chaque couche était couverte de sel. Au bout de deux ou trois jours, quand elle avait jeté son eau, on la déplaçait, mais une seule fois.
La pêche du poisson sec, aussi appelé merluche, se pratiquait à terre. Les Basques étaient les plus habiles à cette pêche ; après eux, ceux de