ACTE DEUXIÈME.
Scène première.
Seigneur, votre père est au désespoir.
Pourquoi cela ?
Vous n’ignorez pas qu’il avait formé le projet de vous unir à votre cousine Camille.
Eh bien ? Je ne demande pas mieux.
Cependant le baron croit remarquer que vos caractères ne s’accordent pas.
Cela est malheureux ; je ne puis refaire le mien.
Rendrez-vous par là ce mariage impossible ?
Je vous répète que je ne demande pas mieux que d’épouser Camille. Allez trouver le baron et dites-lui cela.
Seigneur, je me retire : voilà votre cousine qui vient de ce côté.
Déjà levée, cousine ? J’en suis toujours pour ce que je t’ai dit hier ; tu es jolie comme un cœur.
Parlons sérieusement, Perdican ; votre père veut nous marier. Je ne sais ce que vous en pensez ; mais je crois bien faire en vous prévenant que mon parti est pris là-dessus.
Tant pis pour moi si je vous déplais.
Pas plus qu’un autre, je ne veux pas me marier : il n’y a rien là dont votre orgueil puisse souffrir.
L’orgueil n’est pas mon fait ; je n’en estime ni les joies ni les peines.
Je suis venue ici pour recueillir le bien de ma mère ; je retourne demain au couvent.