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V


Et taché de leur sang tes marbres, ô Paros !
— Mais la chose ne fait rien à notre héros.
Bien des heures, des jours, bien des longues semaines
Passèrent, sans que rien dans les choses humaines
Le tentât d’y rentrer. — Tout à coup, un beau jour…
Fut-ce l’ambition, ou bien fut-ce l’amour ?
(Peut-être tous les deux, car ces folles ivresses
Viennent à tout propos déranger nos paresses) ;
Quoi qu’il en soit, lecteur, voici ce qu’il advint
À mon ami Mardoche, en l’an mil huit cent vingt.


VI


Je ne vous dirai pas quelle fut la douairière
Qui lui laissa son bien en s’en allant en terre,
Sur quoi de cénobite il devint élégant,
Et n’allait plus qu’en fiacre au boulevard de Gand.
Que dorme en paix ta cendre, ô quatre fois bénie
Douairière, pour le jour où cette sainte envie,
Comme un rayon d’en haut te vint prendre en toussant,
De demander un prêtre, et de cracher le sang !
Ta tempe fut huilée, et sous la lame neuve
Tu te laissas clouer, comme dit Sainte-Beuve.


VII


Tes meubles furent mis, douairière, au Châtelet ;
Chacun vendu le tiers de l’argent qu’il valait.