ACTE QUATRIÈME
Scène PREMIÈRE
— On dresse un catafalque.
Que l’on apporte ici les cierges et la bière.
Souvenez-vous surtout que c’est moi qu’on enterre,
Moi, capitaine Frank, mort hier dans un duel.
Pas un mot, — ni regard, — ni haussement d’épaules ;
Pas un seul mouvement qui sorte de vos rôles.
Songez-y. — Je le veux.
Je viens t’interroger. Les transports de la fièvre
N’agitent pas mon sein. — Je ne viens ni railler
Ni profaner la mort. — J’agis sans conseiller.
Regarde, et réponds-moi. — Je fais comme l’orfèvre
Qui frappe sur le marbre une pièce d’argent.
Il reconnaît au son la pure fonderie,
Et moi, je viens savoir quel son rendra ma vie,
Quand je la frapperai sur ce froid monument.
Déjà le jour paraît ; le soldat sort des tentes.
Maintenant le bois vert chante dans le foyer ;
Les rames du pêcheur et du contrebandier