Page:Musset - Premières Poésies Charpentier 1863.djvu/303

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Irus.

Eh bien ! moi, j’y réponds. — Si j’y suis, c’est ma place.
Ce n’est pas par-dessus le mur de la terrasse
Que j’y suis arrivé, comme un larron d’honneur ;
J’y suis venu, cordieu ! comme un homme de cœur.
Je ne m’en cache pas.

Silvio.

Je ne m’en cache pas.Vous sortez d’une armoire.

Irus.

S’il faut vous le prouver pour vous y faire croire,
Je suis votre homme au moins, mon petit hobereau.

Silvio.

Je ne suis pas le vôtre, et vous criez trop haut.

(Il veut s’en aller.)

Irus.

Par le sang ! par la mort ! mon petit gentilhomme,
Il faut donc vous apprendre à respecter les gens ?
Voilà votre façon de relever les gants !

Silvio.

Écoutez-moi, monsieur, votre scène m’assomme.
Je ne sais ni pourquoi, ni de quoi vous criez.

Irus.

C’est qu’il ne fait pas bon me marcher sur les pieds.
Vive-Dieu ! savez-vous que je n’en crains pas quatre ?
Palsambleu ! ventrebleu ! je vous avalerais !

Silvio.

Tenez, mon cher monsieur, allons plutôt nous battre.
Si vous continuiez, je vous souffletterais.

Irus.

Mort-Dieu ! ne croyez pas, au moins, que je balance.

Laërte, dans la coulisse.

Ninette ! holà, Ninon !