Page:Musset - Premières Poésies Charpentier 1863.djvu/58

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Sous vos longs sourcils noirs invoquent d’autres dieux.

Il chante.

Si, dans les antres de Gnide,
Aux bras de Vénus porté,
Le vieux Jupiter, que ride
Sa vieille immortalité,
Dans la céleste furie,
Me laissait finir sa vie,
Qui jamais ne finira :
Dieux immortels, que je meure !
J’aimerais mieux un quart d’heure
Chez la blanche Lydia.


Que j’aime ces beaux seins qui battent la campagne !
Au menuet, danseuse ! — Et vous, du vin d’Espagne !
à Rose.
Et laissez vos regards avec le vin couler.
Dieu merci, ma raison commence à s’en aller !

Cydalise.

Tu me laisses danser toute seule ?

Rafael.

Tu me laisses danser toute seule ?Ma reine,
Cela n’est pas bien dit.

Il se lève.

Cela n’est pas bien dit.Cette table nous gêne.

Il la renverse du pied.
Palforio, entrant.

Seigneur, je ne puis dire autre chose, sinon
Que de vous déranger je demande pardon ;
Mais vous faites un bruit bien fort, et qui fait mettre
Autour de ma maison le monde à la fenêtre.
Veuillez crier moins haut.

Rafael.

Veuillez crier moins haut.Ah ! parbleu ! je crierai,
Maître porte-bedaine, autant que je voudrai.